Epargne & finance

Faut-il souscrire aux contrats d’assurance vie des banques ?

Les contrats d’assurance vie des banques sont les contrats les plus souscrits, avec une part de marché qui approche 60 %. Faut-il pour autant souscrire aux contrats d’assurance vie des banques ?

Des contrat qui sous-performent

Si les contrats d’assurance vie des banques sont majoritaires, ce n’est pas parce que ce sont les meilleurs. C’est parce que tout banquier qui se respecte fera souscrire un contrat d’assurance vie à ses clients déjà équipés d’un livret A et d’un PEL.

Ces contrats doivent leur succès à l’approche commerciale des banques plutôt qu’à leurs qualités intrinsèques. Ils présentent en effet trois gros défauts :

  • Des fonds en euros très peu performants: les contrats d’assurance vie grand public des banques affichent des rendements à peine positifs, quasiment identiques au livret A. Vous trouverez bien mieux auprès des courtiers internet.
  • De multiples couches de frais : frais d’entrée, de gestion, d’arbitrage, tout est bon pour vous faire payer. Même si les frais d’entrée ont été réduits et tournent désormais aux alentours de 2/3 %, ils sont à comparer à 0 % proposé par la plupart des contrats Internet. Les frais de gestion et les frais d’arbitrage sont également bien plus faibles sur internet.
  • Des unités de compte en nombre limité et de qualité incertaine : Difficile de dynamiser un contrat d’assurance vie souscrit dans une banque : les unités de compte sont peu nombreuses et il n’est pas rare qu’une classe d’actifs ne soit pas disponible. Ainsi, rares sont les contrats des banques qui proposent des SCPI (ou alors des SCPI « maison » dont vous n’avez jamais entendu parler). De même, les ETF (« trackers ») sont très largement absents de ces contrats.

Les contrats que vous souscrirez auprès d’un conseiller en gestion de patrimoine ou d’un courtier internet seront bien plus performants : riches en unités de compte, pauvres en frais (pour les contrats internet), dotés de fonds en euros offrant des rendements dépassant 2 % (sous condition néanmoins), n’hésitez pas à souscrire votre contrat ailleurs qu’auprès de votre banque.

Que faire de ses contrats d’assurance vie souscrits auprès de sa banque ?

Ces contrats « bancaires » présentent donc peu d’intérêt Leur seul vrai avantage semble être de permettre d’investir 100 % des fonds sur le support en euros. Une part minimale d’unités de compte est généralement imposée pour les contrats internet et ceux proposés par les CGP.

Faut-il absolument clore ces contrats ? Pas forcément

S’il est déconseillé de les souscrire, ils peuvent être conservés à condition que leurs frais ne soient pas scandaleux et que les unités de compte proposées couvrent la plupart des classes d’actifs. Dans ce cas, il est tout à fait possible de définir un portefeuille qui soit adapté à votre profil de risque, votre horizon temporel et vos objectifs, et qui fournisse un couple rendement/risque satisfaisant.

Les investisseurs les plus prudents devront néanmoins veiller à ce que les frais ne pénalisent pas trop le rendement. Si les plus audacieux pourront sans problème absorber ces frais, ils risquent en revanche de se révéler rédhibitoires pour les plus frileux d’entre vous.

En conclusion

Vous souhaitez souscrire un contrat d’assurance vie ? Délaissez les banques.

Vous possédez un contrat d’assurance vie souscrit auprès d’une banque ? Consultez un professionnel pour savoir s’il est opportun de le conserver.